Historique de l’Herboristerie et des Herboristes/2

Les plantes sont utilisées depuis la nuit des temps, et accompagnent les hommes pour se nourrir, teindre leurs vêtements et se soigner. Mais quelle est l’histoire de l’herboristerie ? Le métier d’herboriste a-t-il toujours eu sa place dans la société des hommes ?
Cette série de planches didactiques aborde ces thèmes en suivant une ligne chronologique de 9 panneaux, de la Préhistoire au XXIe siècle.

LES AUTEURS :
Ida Bost, chercheuse en ethnologie de la santé, a soutenu une thèse de doctorat en ethnologie sur les pratiques herboristiques.
Carole Brousse, docteur en anthropologie sociale, auteur d’une thèse sur l’herboristerie paysanne en France.

Sous l’Antiquité, la médecine se développe comme une science à part entière. Des savants mésopotamiens, égyptiens, grecs et romains rédigent des traités qui permettent à la connaissance médicale de se séparer progressivement des pratiques magiques. À l’époque, l’art de confectionner les remèdes n’est pas totalement séparé de la pratique médicale. Les médecins fabriquent souvent eux-mêmes les préparations thérapeutiques qu’ils administrent à leurs patients. En revanche, ils se fournissent en plantes médicinales auprès d’intermédiaires. Les rhizotomoi étaient notamment chargés de cueillir les plantes servant à la préparation des remèdes. Néanmoins, seules les familles les plus fortunées se soignaient auprès des médecins. Les personnes de condition plus modeste avaient davantage recours à des praticiens alternatifs : sorcières et druides notamment.

Le Gaulois Marcellus Empiricus, haut fonctionnaire attaché à la cour de l’Empereur Théodose Ier, probablement né à Bordeaux au milieu du IVe siècle, a publié un recueil contenant une liste de cent-cinquante plantes utilisées en Gaule à cette époque.

Le livre contient des recettes populaires transmises à Marcellus par des paysans gaulois. Marcellus Empiricus estimait que publier les recettes de ces remèdes, qui avaient été éprouvés par l’expérience, devait permettre aux Gaulois sachant lire de porter secours aux personnes pauvres en se passant du concours des médecins.

L’Empire romain en 117 apr. J.-C.
Lithographie de Dioscoride (Collection BIU Santé Médecine/ //www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/image?08556)

Le traité intitulé De materia medica, publié par Dioscoride (né en 20-40 apr. J.-C.), médecin grec installé à Rome, répertorie les usages et les modes de préparation de plus de cinq cents plantes médicinales. L’ouvrage a été traduit en latin au VIe siècle, en arabe au Xe siècle puis en langues européennes au XVIe siècle. Le livre a été réédité et enrichi par les commentaires successifs de ses traducteurs jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.

Planche du «De Materia Medica» de Dioscoride, issu d’une traduction latine du XVIe siècle. Bois gravés. Wellcome Library, Londres - Licence Creative Commons
Mandragore Mandragora officinarum
Hippocrate. Wellcome Collection gallery (2018-03-30) / https://wellcomecollection.org/works/nndm46ad CC-BY-4.0 Licence Creative commons

Sous l’Antiquité, les médecins attribuaient plus de propriétés médicinales aux racines qu’aux parties aériennes des plantes.

La racine de mandragore se voyait notamment attribuer des usages contre la fièvre. Si la médecine se détache partiellement et progressivement des pratiques magiques, certains rituels accompagnaient encore la cueillette des plantes médicinales.

À propos de la récolte de la racine de mandragore, le naturaliste grec Théophraste (IVe siècle av. J.-C.) précisait ainsi les précautions nécessaires à l’arrachage de la racine: « On recommande de tracer un cercle autour de la mandragore, par trois fois, avec une épée, et de la couper en regardant le couchant ; d’autre part, que le second opérateur danse en rond autour d’elle et prononce le plus possible de paroles érotiques »

(S. Amigues, 2006, Théophraste, Recherches sur les plantes : Livre IX, Paris, Les Belles Lettres, p. 23).

LOGO-ARH-250

ARH
329 route des Faurites – 07240 Chalencon
Tél. : 04 75 60 82 64

Réception téléphonique :
lundi-mardi-jeudi : 09h00-12h00 et 13h00-17h00
vendredi : 09h00-12h00

Vous êtes en situation de handicap ? Contactez-nous au 04 75 60 82 64

Une question ? Contactez-nous !